Monsieur le Préfet, les agressions contre les sapeurs-pompiers voient leur nombre et leur violence augmenter de façon exponentielle depuis plusieurs années.
Récemment encore, nous avons constaté une tentative de meurtre sur un agent lors d’une intervention de secourisme (10/09/2017), le caillassage d’un fourgon incendie lors d’une embuscade (23/10/2017), un agent mordu par un forcené (27/10/2017)…
Il ne s’agit pas ici de pointer uniquement les incivilités comme les insultes et les gestes offensants, ces outrages qui violent les règles implicites de courtoisie et de savoir-vivre qui affectent tout autant les agents. Ces violations répétitives des règles communément admises, écornent déjà la motivation des intervenants des services publics au quotidien. (Pompiers, policiers, agents hospitaliers)
Il s’agit bien ici de dénoncer les crachats, les menaces de mort, les embuscades, les jets de projectiles, les coups et les attaques à l’arme blanche… Gestes perpétrés par des individus convaincus de leur totale impunité, à agresser physiquement les intervenants.
L’espace public doit être sanctuarisé !
L’augmentation croissante de cette délinquance dans certains quartiers n’est pas prête de se tarir si les pouvoirs publics ne se saisissent pas rapidement du dossier.
« La sécurité au quotidien, c’est lutter contre tout ce qui fait naître un sentiment d’insécurité chez nos concitoyens et qui leur donne l’image de l’impuissance publique… »(*)
Nombre de nos collègues sont choqués, épuisés par l’augmentation de la sollicitation opérationnelle liée à l’ajout de nombreuses missions abandonnées par les pouvoirs publics : ébriétés sur la voie publique, transports par carences d’ambulances privées, gestion de conflits familiaux…
Monsieur le Préfet, les Autonomes, les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires sont las des discours d’empathie et de leur teneur purement symbolique ! Il faut joindre le geste à la parole !
Le législateur, les pouvoirs publics, la justice, doivent utiliser et faire évoluer l’arsenal à leur disposition. Il s’agit notamment :
D’utiliser les technologies actuelles plus largement afin de pallier aux témoignages diamétralement opposés entre agresseurs et agressés et pour prévenir les embuscades.
De mettre en place l’anonymisation des plaintes qui sont déposées par les intervenants, afin de leur garantir la sécurité dans leur vie privée.
La comparution immédiate et la condamnation systématique aux peines maximales pour ces voyous.
L’état d’ébriété sur la voie publique, qui favorise le passage à l’acte et l’agressivité doit être sanctionné financièrement comme le prévoit la loi. Les pompiers ne sont pas les dépositaires de cette mission et les chambres des Urgences n’ont pas vocation à être des cellules de dégrisement.
Monsieur le Préfet cela fait maintenant deux semaines que notre organisation vous a alerté de la situation, sans aucune réponse.
Devons-nous attendre un drame pour espérer être pris en considération ?
(*) Communiqué de presse du Ministère de l’intérieur du 28 octobre 2017.