FEDERATION AUTONOME

 

Lors de la CAP nationale officiers du 12 février, nos représentants Autonomes sont intervenus.

 

« Le syndicat autonome vous remercie pour cette possibilité qui nous est donnée de faire cette déclaration  liminaire.

 

Dans un contexte international tendu et une situation économique préoccupante, les sapeurs-pompiers ne sont pas épargnés par le doute lorsque l’on constate la succession de réformes, de textes toujours plus complexes et de nature à bouleverser les équilibres de notre profession.

 

Notre CAP Nationale doit, dans ce contexte être garante du bon déroulement de la carrière des cadres professionnels au cœur de l’organisation de la sécurité civile.

 

Les cadres sont à la profession ce que la locomotive est pour le train. Ils donnent l’impulsion, ils organisent, ils structurent, bref, ils participent activement du bon fonctionnement des services d’incendie et de secours dans l’organisation managériale comme opérationnelle.

 

A ce titre nous sommes particulièrement sensibles au rôle qui est le nôtre dans cette instance nationale : des cadres motivés, reconnus, écoutés, soutenus et formés à leurs fonctions managériales sont indispensables à l’organisation de notre sécurité Civile.

 

Dans ce contexte, les officiers autonomes sont donc particulièrement attentifs aux évolutions de notre profession. Ainsi, la situation tendue qu’il existe dans le cadre du secours à personne, a pour conséquence des dérives financières insoutenables pour nos SDIS et l’éloignement des sapeurs-pompiers de leur cœur de métier.

L’organisation territoriale, le temps de travail et le financement de la sécurité civile sont tout autant de sujets qui doivent susciter notre inquiétude.

 

D’un point de vue statutaire et c’est ce qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui, nous pouvons déjà faire un premier bilan de la réforme de la filière particulièrement mal vécue par bon nombre de SPP dont ceux de l’encadrement.

 

Nous n’avons eu de cesse d’apporter les nécessaires ajustements avant la réforme et après la parution des textes… en vain.

 

La catégorie B qui est censée être à la charnière opérationnelle et managériale a été atomisée, ses repères brisés.

 

Trois grades, trois fonctions dans un même cadre d’emplois, la catégorie B est devenue une catégorie fourre-tout où coexistent des anciens lauréats du concours de sergent, des lauréats de l’examen professionnel de lieutenant et des lieutenants de 1re classe issue d’un concours niveau 2.

 

Ces officiers relevant du grade de lieutenant de 2e classe et qui aujourd’hui, du fait de la revalorisation des grilles de la catégorie C, voient leur emploi dévalué par le tassement des grilles indiciaires entre la catégorie C et B.

 

Ces officiers issus de concours qui peuvent être chef de service et être moins gradés que leur adjoint, puisque n’est retenue que l’ancienneté en qualité d’officier et non de lieutenant de 1ère classe. Ces lieutenants auraient dû être reclassés en catégorie A et les lieutenants de 1ère  classe issus de l’examen classés en hors classe. D’ailleurs, où en est la clause de revoyure qui annulerait ce quota de 15% incompréhensible et permettrait l’évolution de carrière gelée depuis la mise en œuvre de la réforme pour de très nombreux lieutenants 1er classe ?

 

Dans la catégorie A, les capitaines les plus anciens subissent une double peine et une position pécuniaire inéquitable, des jeunes promus peuvent ainsi percevoir un revenu plus élevé que les anciens. Les exemples ne manquent pas dans nos SDIS…

 

Quant aux commandants, comment expliquer que ceux qui ont fait l’effort de passer un examen puissent en perdre le bénéfice ?

 

A la lumière de ces éléments, l’encadrement a le sentiment que les efforts, le travail et le mérite ont été les grandes valeurs oubliées de la réforme.

 

Nous attendions beaucoup des clauses de revoyure censées redonner du sens et de la justice dans toute cette incohérence source de démotivation et de tension dans les SDIS.

 

Nous continuerons de revendiquer et d’être force de proposition dans le cadre statuaire pour le bien des agents, de l’intérêt général et de la qualité de notre service public. »

 

 

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